Le PIB est une mesure économique qui représente la valeur totale de tous les biens et services produits dans un pays au cours d’une période donnée, généralement une année. C’est un indicateur couramment utilisé pour évaluer la taille et la santé économique d’une économie nationale. Mais un indicateur largement sujet à caution.
« Notre PIB (…) déclarait Robert Kennedy comprend aussi la pollution de l’air, la publicité pour les cigarettes et les courses des ambulances qui ramassent les blessés sur les routes. Il comprend la destruction de nos forêts et la destruction de la nature. Il comprend le napalm et le coût du stockage des déchets radioactifs. En revanche, le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, de la gaieté de leurs jeux, de la beauté de notre poésie ou de la solidité de nos mariages. Il ne prend pas en considération notre courage, notre intégrité, notre intelligence, notre sagesse. Il mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue »[1].
Si le PIB mesure la production économique, il ne tient pas compte du bien-être ou du bonheur des individus. Deux pays peuvent avoir des PIB similaires, mais des niveaux de bien-être très différents. De même, le PIB peut augmenter en raison d’activités qui nuisent à l’environnement, comme la déforestation ou la pollution. Il néglige la durabilité pour privilégier la croissance économique à tout prix, notamment en encourageant la surconsommation qui résulte de la production d’objets de faible qualité ou conçus pour avoir une courte durée de vie.
Un indicateur peu regardant
De même, un pays peut avoir un PIB élevé, mais une grande inégalité de revenus peut se révéler en son sein. Le PIB ne fournit pas d’informations sur la façon dont la richesse est répartie au sein d’une population et ne tient pas compte non plus de l’économie informelle ; dans de nombreux pays, une grande partie de l’activité économique se déroule en dehors des canaux officiels, et cette activité n’est généralement pas comptabilisée dans le PIB.
Si l’argent n’a pas d’odeur, le PIB n’a pas d’odorat…
[1] Serge Latouche, Le pari de la décroissance, Fayard, 2010.
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