La première table ronde de la Rencontre du Réseau du 7 avril animée par Benjamin de Molliens s’intéressait aux moyens d’engager les salariés sur la voie de la transition écologique. Bonne nouvelle : ils sont de plus en plus nombreux à être sensibles à cette question. Les entreprises vont devoir tenir compte de cette nouvelle donne.
L’écologie devient une préoccupation majeure pour les salariés. Clairement, leur niveau d’attente sur la question a augmenté. Les jeunes notamment sont de plus en plus nombreux à ne pas postuler si l’entreprise ne répond pas à leurs préoccupations écologiques.
Un fort niveau d’inquiétude
Pour Olivia Guilbaud, membre du CJD et fondatrice de l’agence de communication Machin Bidule, 75 % des briefs clients qu’elle réalise concernent le recrutement. Concernant l’écologie, la question qu’elle pose à ses clients est la suivante : quel est votre le niveau de connaissance du sujet, d’inquiétude et d’action ? Le niveau d’inquiétude est fort. Alors que beaucoup d’entreprises peinent à recruter, Olivia est optimiste. « Si on fait le job pour répondre à ces inquiétudes, on est attractif ».
Plus d’impasse sur le sujet
Mathilde Hébert, Fondatrice de Ma Petite Planète, une association française reconnue d’intérêt général, reconnaît que pour les jeunes, l’action écologique est devenue un facteur de choix quand il s’agit de trouver un emploi, en particulier pour les Bac+3. Pour elle, les entreprises ne peuvent plus faire l’impasse sur ce sujet et regarder ailleurs. « Pour être très terre à terre, d’un point de vue strictement économique et quand on pense au coût d’un turnover, l’entreprise doit se pencher sur ces questions. »
Faire monter en compétences
Alice Isaac, responsable communication et développement au sein d’Objective Zero, impliquée sur le projet Déclics, s’est engagée en tant que salariée. « Les choses évoluent ; c’est aujourd’hui un sujet prioritaire en entreprise. Un jour, j’ai ressenti une dissonance cognitive : je passais plus de temps à expliquer pourquoi il fallait agir qu’à agir réellement. » Pour elle, il est important que les convictions personnelles sur les questions écologiques soient prises en compte dans l’entreprise. Si un salarié ne souhaite pas prendre l’avion, il faut que sa hiérarchie respecte son choix. L’humilité s’avère aussi une qualité essentielle. On essaye de mettre en place des choses dans l’entreprise, on expérimente et parfois on se plante. Dernier point : l’importance pour les salariés engagés de servir de ressources pour les collègues désireux d’améliorer leurs pratiques. « Il est primordial de faire monter en compétences les équipes sur les enjeux écologiques. Former, et faire régulièrement des piqûres de rappel ».
Crédit Photo : Gilles Piel