S’il y a bien un sujet que la crise de Covid-19 a mis en lumière, c’est celui de la responsabilité individuelle et collective dans nos sociétés. Cet arrêt brutal de notre mode de fonctionnement globalisé a généré un certain nombre de remises en question, tant chez les individus qu’au sein des entreprises. Réel engagement en faveur du climat, réalignement des valeurs individuelles avec l’activité professionnelle, volonté d’avoir un impact positif tangible pour l’avenir, etc., autant de résolutions qui doivent s’inscrire dans les démarches RSE des entreprises, et ce de façon transversale. Dans cet objectif, les outils digitaux s’imposent comme de véritables accélérateurs du changement.
Les entreprises n’ont pas attendu la Covid-19 pour mettre en place leurs démarches RSE. Bien avant la crise, les enjeux liés au changement climatique notamment étaient au cœur des stratégies des entreprises. Mais les bénéfices de ces politiques RSE n’étaient pas toujours lisibles. 2020 a marqué un tournant : la Covid-19 a cassé les statu quo et a obligé les entreprises à se repositionner. D’après une étude[1], 75 % des entreprises ont formalisé leur démarche RSE pluriannuelle et 84 % se sont fixées des objectifs quantitatifs pour leur contribution au développement durable.
Au-delà de la prise de conscience environnementale liée à la crise, les entreprises se retrouvent face à une nouvelle génération de collaborateurs, les millenials, qui représentent près de la moitié de la masse salariale. Encore plus que leurs aînés, ils sont en quête de sens dans leur activité professionnelle et d’une contribution plus globale pour la planète. 39 %[2] des salariés déclarent ainsi être motivés par le fait de contribuer à des enjeux qui dépassent le cadre de l’entreprise. L’émergence des entreprises à mission n’est donc pas anodine. La RSE est devenue un outil incontournable d’attractivité et de rétention des talents. Au-delà de sa dimension business, l’entreprise se doit de prendre part à des enjeux économiques, sociaux et environnementaux plus larges. Cet engagement est valable dans toute l’entreprise et à tous les niveaux.
Les fonctions DAF et DRH : boosters du changement
Recyclage des matières, choix plus vertueux pour les composants, initiatives visant à travailler dans des bâtiments écoconçus, etc. : on a souvent tendance à envisager le volet RSE sous le prisme de la logistique et de la direction des opérations. Or, une démarche RSE peut (et doit) s’étendre à tous les métiers de l’entreprise, et notamment aux fonctions finance et ressources humaines. L’enjeu RSE dépasse ainsi la dimension opérationnelle pour engager tous les collaborateurs.
Il faut savoir qu’aujourd’hui, parmi les 2,5 milliards de factures échangées entre entreprises chaque année en France, seulement 20 % sont des documents digitaux. Si la législation rendant la facturation électronique obligatoire dès 2023 va permettre d’accélérer le processus, ces chiffres montrent bien le levier important que représente la dématérialisation des documents financiers au sein des entreprises. A titre d’illustration, dématérialiser l’ensemble des factures permettra de sauvegarder chaque année 250 000 arbres (soit l’équivalent des bois de Boulogne et de Vincennes réunis). En parallèle, les DAF sont mises à contribution sur des réflexions liées à l’utilisation de la trésorerie de l’entreprise, et sur les arbitrages à faire pour assurer l’avenir du business et des collaborateurs dans une démarche durable. La fonction finance participe ainsi fortement à l’intégration des enjeux RSE aux stratégies des entreprises.
La DRH est, elle aussi, au cœur du processus de changement. Elle orchestre la participation des collaborateurs à des initiatives sociétales et/ou caritatives, et est garante de la diversité. C’est elle qui contribue à la mise en place d’outils digitaux collaboratifs au sein de l’entreprise, et à la dématérialisation des processus RH – en particulier pendant cette période de distanciation. Dans les organisations, DAF et DRH jouent donc un rôle majeur dans la concrétisation des politiques RSE.
Une révolution digitale au service de la transformation sociétale
En entreprise comme ailleurs, le changement est impulsé par les hommes. Les outils digitaux sont un moyen de répondre à ces enjeux macro et aux nouvelles attentes de l’écosystème de l’entreprise. A la lumière de la crise de Covid-19, ils ont montré qu’ils pouvaient assurer la continuité de l’activité et dématérialiser une grande partie des échanges (humains et documentaires), tout en embarquant les collaborateurs les plus réticents et les moins préparés dans cette nouvelle dimension.
Le digital a donc permis de transformer en profondeur les pratiques de l’entreprise et d’accélérer leur démarche RSE. A l’heure où les technologies sont plus facilement adoptables et accessibles, les entreprises ont ainsi l’opportunité de donner un coup d’accélération à leur stratégie RSE et d’ajuster leur raison d’être aux attentes de leurs collaborateurs.
Tirer parti des outils digitaux à l’échelle de l’entreprise et de la société ne se fera qu’avec les hommes. L’enjeu associé est celui de la conduite et de l’accompagnement du changement. Les DAF et DRH ont ici un rôle d’influence auprès de tout l’écosystème de l’entreprise, en interne et vis-à-vis des partenaires. Le numérique est porteur de solutions concrètes en faveur de la responsabilité sociétale, mais n’oublions pas qu’un outil, aussi performant soit-il, n’est que ce que l’on en fait !
[1] Réalisée par Deloitte, EY et le MEDEF, septembre 2020
[2] D’après l’Observatoire Salariés et Entreprises responsables – Occurrence – février 2020
Valérie Colin, Directrice marketing, BPA et CXM, chez Quadient