L’entrepreneur engagé Sylvain Breuzard nous fait un cadeau. Il offre à tout dirigeant le plan des opérations pour mettre son entreprise en ordre de bataille contre les principaux périls qui nous menacent instamment : la biodégénérescence de la planète et le creusement des inégalités. Une lecture salutaire et peut-être salvatrice.
Quand en 2002, Sylvain Breuzard prend la présidence du CJD, il constitue une équipe capable de mettre à la portée des adhérents du CJD la réflexion initiée par celle qui le précédait dans la fonction, à savoir Louise Guerre, initiatrice de la transformation du réseau, de sa professionnalisation. Concrètement, le mandat de Sylvain sera le premier à proposer aux adhérents des outils et méthodes pour développer la concrètement la performance de leurs entreprises avec la conscience des enjeux environnementaux et sociaux. Ces outils prennent la forme de guide d’animation de commission sur trois thématiques : la performance globale, l’innovation et la formation. Depuis, l’offre du CJD en matière d’ accompagnement méthodologique n’a cessé de se développer, comme le CJD lui-même.
Trois engagements exigeants
Avec La permaentreprise, un modèle viable pour un futur vivable, inspiré de la permaculture, nous avons également affaire à un guide pratique et pédagogique. Le constat de départ est posé : les modèles d’organisation actuels échouent à proposer des solutions aux trois grands problèmes de l’humanité, à savoir le dérèglement climatique, la détérioration de la biodiversité et l’augmentation des inégalités. La RSE ? Trop éloignée du cœur stratégique de l’entreprise et souvent une affaire de communication. La raison d’être ? Intéressant, mais sans définition juridique, elle se transforme « en levier de réputation ». La performance globale ? Elle permet certes de questionner tous les aspects de l’entreprise, mais elle s’avère peu exigeante en termes d’objectifs. La société à mission ? Un pas dans la bonne direction, mais « aucune exigence au niveau de l’ambition des objectifs que se fixe l’entreprise, ni de la dimension globale de ses engagements tels que sa gouvernance, sa politique en ressources humaines, la nature de ses offres de produits et services ».
Un autre modèle doit être expérimenté qui trouve son inspiration dans la permaculture. La permaculture s’enracine dans trois principes éthiques : prendre soin des humains, prendre soin de la terre, se limiter et partager les surplus. De même, la permaculture part du terrain. Sa méthode consiste à observer les écosystèmes naturels locaux, à en tirer des connaissances pratiques, d’expérimenter, de corriger le tir, d’améliorer. Ceci posé, l’ouvrage décline les douze grands principes à respecter pour devenir permaentreprise, tout en proposant des idées inspirantes pour les traduire ces principes en réalités. La deuxième partie de l’ouvrage sera largement consacrée à la mise en œuvre, au processus permettant de déboucher sur ce nouveau modèle d’entreprise. Une méthode en cinq étapes est proposée reposant sur deux partis pris : créer une dynamique collaborative et se centrer sur les résultats.
Le guide de l’entreprise du XXIème siècle
Incontestablement, l’ouvrage de Sylvain Breuzard ouvre des perspectives et offre des leviers à celui ou celle qui décide de relever les défis de son temps. L’entreprise peut contribuer – doit contribuer – à la transition de notre modèle de civilisation. C’est une conviction depuis longtemps ancrée chez Sylvain. Et également chez Louise, qui a engagé son entreprise et ses équipes dans cette nouvelle voie. La lecture de ce guide s’avère indispensable au dirigeant du XXIe siècle. A souligner le délicat travail d’illustration d’Etienne Appert, qui rend l’ouvrage non seulement plus accessible, mais surtout plaisant.