L’été s’est installé. Bientôt les vacances et l’opportunité de se plonger enfin dans la lecture. Nous partageons quelques conseils sur des livres qui ont suscité notre attention ces derniers mois. Extraits.
Guillaume Meurice — Les vraies gens (JC Lattès)
« Dans la majorité des cas, ces discours [xénophobes, homophobes, sexistes] sont tenus par des personnes ignorantes des réalités, influencées par certains médias volontairement rétrogrades. Ils répètent des inepties entendues çà et là, sans jamais les remettre en question. Ils tombent ainsi dans le panneau du fameux bouc émissaire que les élites dirigeantes utilisent pour asseoir leur pouvoir et conserver leur position. Pourquoi se laissent-ils ainsi berner ? A qui la faute ? La flemme, le manque de temps, d’éducation à l’esprit critique ? Quoi qu’il en soit, nous avons tous en nous une tendance à être plus attentifs aux arguments qui confortent nos opinions. Personne n’est à l’abri. »
Aurélien Barrau — Il faut une révolution politique, poétique et philosophique (ZULMA)
« Ce n’est ni par la création de commissions et de comités, ni par l’instauration systématique du fameux “rapport de force”, ni par la croyance aveugle au miracle technologique, qu’un tout autre monde pourra jaillir. Moins encore par militantisme médiatique ou jeu de représentation politique. Sans mentionner l’obscène vacuité des débats-spectacles télévisés. Tout cela est déjà mort. Il faut être beaucoup plus profond, plus subversif et plus élégant. »
Maxime Rovere — Que faire des cons ? (Flammarion)
« Quiconque a eu la chance d’observer assez longtemps une colonie de phoques au soleil a dû reconnaître : pas plus que l’intelligence, la connerie n’est une spécificité humaine. L’espace ne manque pas sur leurs immenses rochers ; les emmerdeurs non plus. Préférant les endroits occupés aux places disponibles, ils engagent des conflits inutiles, provoquent des cris et des blessures, empoisonnent la vie des autres par tous les moyens — soit qu’ils plongent en éclaboussant partout, soit qu’ils cherchent à déloger des plus forts qu’eux, et parfois des moins forts. Voilà le drame de toute communauté. Partout où il y a des interactions, il y a aussi des cons. »
Djaïli Amadou Amal, Les impatientes (J’ai lu)
« Il est difficile, le chemin de vie des femmes, ma fille. Ils sont brefs, les moments d’insouciance. Nous n’avons pas de jeunesse. Nous ne connaissons que très peu de joies. Nous ne trouvons le bonheur que là où nous le cultivons. A toi de trouver une solution pour rendre ta vie supportable. Mieux encore, pour rendre ta vie acceptable. C’est ce que j’ai fait, moi, durant toutes ces années. J’ai piétiné mes rêves pour mieux embrasser mes devoirs. »
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