Pour Louise Guerre et Sylvain Breuzard, anciens présidents du CJD, la crise écologique et l’accroissement des inégalités sociales obligent les entreprises à changer radicalement de modèle. Celles-ci peuvent s’inspirer de la permaculture et respecter des principes éthiques universels.
L’humanité est arrivée à un stade de son évolution où son modèle de développement n’est plus viable parce qu’il a généré une économie de production de biens et de services qui consume la bio régénérescence de la planète.
L’heure n’est plus de savoir s’il faut changer de modèle. Mais comment ? Comment sortir de la monoculture de la maximisation des profits qui conduit l’économie ? Comment passer de l’inspiration à l’action ? Comment passer des constats aux solutions efficaces ?
Les démarches de RSE sont aujourd’hui totalement insuffisantes. Depuis 30 ans, elles ne sont pas parvenues à freiner la dégradation sociale et environnementale du monde. C’est dommage parce que les entreprises représentent une force pragmatique de changement. Encore faut-il qu’elles acceptent la remise en question de leur propre modèle.
Car l’entreprise a des atouts. Elle possède trois avantages qui favoriseraient un passage à l’acte dans le bon sens : elle sait copier et adapter ce qui fonctionne, elle est capable de prendre rapidement des décisions, elle sait se mettre en ordre de marche. Il lui manque le modèle positif dont s’inspirer.
Or, en agriculture, un modèle très préoccupé d’un usage sobre et régénératif des ressources existe : la permaculture. La permaculture ne nie pas la nécessité de production, mais elle en change radicalement les conditions pour que soit respectés trois principes éthiques universels : « prendre soin des humains », « préserver la planète », « se fixer des limites et partager les richesses ».
En nous inspirant de la permaculture, nous avons créé un modèle de développement qui vise à créer de la valeur en permettant un futur vivable. Ce modèle est déployé chez norsys, dans le groupe Serda Archimag, chez Nuagéo, expérimenté dans une centaine d’autres dont en majorité des entreprises du CJD et chacun peut s’en emparer à travers un livre et une formation.
Il est, en outre, par ses principes de pilotage et sa méthodologie, un facilitateur pour toute entreprise qui aspire à obtenir un statut d’entreprise à mission ou une certification Bcorp.
Parce que la tâche est immense, nous lançons un collectif pour réunir toutes celles et ceux qui s’emploient à faire connaître le modèle et à le déployer avec succès dans les entreprises.
Le CJD, via sa présidente, a été le premier mouvement à signer le manifeste et nous remercions vivement Mélanie Berger, pour son soutien.
Vous pouvez, vous aussi rejoindre ce collectif et signer le manifeste : Collectif — permaentreprise
Louise Guerre et Sylvain Breuzard