C’est un moment attendu tous les deux ans. L’édition 2020 n’a pas pu avoir lieu compte tenu du contexte sanitaire. C’est dire si l’édition 2022 était désirée. Les 12 et 13 mai 2022, le traditionnel congrès national du Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise (CJD) s’est (enfin) tenu à Toulouse. Bonne nouvelle : en quatre ans, aucune déperdition d’énergie !
Les congrès du CJD sont des moments festifs. Mais pas seulement. Car avouons que l’actualité est lourde. La COVID, la guerre en Ukraine et la menace climatique plombent notre moral. Nous sommes tous conscients que nous arrivons au bout d’un modèle civilisationnel. Nous sommes tous persuadés de la nécessité de changer de modèle. Ce congrès est l’occasion de réfléchir et de mettre à l’honneur ceux qui se battent pour le climat et pour la justice sociale tout en affirmant son regard singulier sur les choses, un regard empreint d’optimisme et de volontarisme.
Utopies réalistes
Le ton est donné avec le premier moment de ce congrès animé de bout en bout par Frédéric Lopez et Aurélie Godefroy. Les utopies d’hier sont les réalités d’aujourd’hui et le CJD entend bien le faire savoir. Rutger Bregman, journaliste et chroniqueur, auteur de l’ouvrage Utopies réalistes nous fait comprendre que l’avenir est ouvert, que tout est encore possible et que le temps de la résignation n’est pas venu. Plus tard dans l’après-midi, Sébastien Bohler, journaliste, rédacteur en chef de la revue Cerveau & Psycho et auteur de l’ouvrage Le bug humain, nous explique pourquoi nous savons que nous allons droit dans le mur sans réagir.
Comment changer le monde alors ? Pour le CJD, la réponse à cette question passe par une autre question qui lui est préalable. Comment changer soi-même ? Car pour changer le monde, il faut d’abord initier soi-même le changement. Le développement du dirigeant est une condition à l’émergence d’entreprises plus vertueuses et d’une société capable de relever les défis qui lui sont imposés. C’est pour cette raison que le congrès 2022 fait la part belle au développement personnel. Place à Thomas D’Ansembourg, thérapeute et auteur du best-seller Cessez d’être gentil, soyez vrai ! qui pose dans son intervention les bases pour développer de meilleures relations avec soi-même et avec les autres. La première journée de ce congrès vient de se terminer.
La jeunesse aux commandes
Le lendemain, c’est l’appel de la jeunesse qui s’engage pour le climat et pour une société meilleure. Camille Etienne et Jasmine Manet incarnent cette génération qui hérite d’une situation intenable et qui ne se résigne pas. Pas de résignation non plus pour Frédéric Bosqué, entrepreneur humaniste, cofondateur du Sol-violette, la monnaie citoyenne le de la ville de Toulouse et du Mouvement français pour un revenu de base. L’entrepreneur a initié le projet Tera, un projet de développement territorial qui vise à créer un écosystème coopératif pour relocaliser à 85 % la production vitale à ses habitants, abaisser son empreinte écologique à moins d’une planète, valoriser cette production en monnaie citoyenne locale, émise via un revenu d’autonomie d’un euro supérieur au seuil de pauvreté pour chacun de ses habitants. Une authentique utopie réaliste…
Les témoignages s’enchaînent. Thierry Marx partage son expérience. L’émotion est palpable. On rend compte des nombreuses initiatives qui visent à changer notre modèle économique et notre système éducatif pour les rendre plus bienveillants. Et puis vient le temps de se quitter, de se retrouver pour la non moins traditionnelle soirée de gala qui viendra clore ce congrès 2022. C’est le moment de quitter le Stadium. Mais avant, Emeric Oudin et Julien Leclercq passent le témoin à Mélanie Tisserand et Thomas Bourghelle. Une nouvelle équipe va donner l’impulsion les deux prochaines années au projet fondateur du CJD : mettre l’économie au service de l’Homme et de la vie. Que nous réservent les deux années qui viennent ? Rendez-vous en terres inconnues, en 2024.