Il y a quelques jours, nous découvrions ici même la notion d’impuissance apprise, mise en évidence par le psychologue Martin Seligman. Un phénomène qui conduit souvent à la dépression et au désespoir. Mais bonne nouvelle : selon ce chercheur, l’optimisme aussi peut s’apprendre.
L’optimisme appris suggère qu’il est possible d’apprendre à être plus optimiste. Selon Seligman, l’optimisme n’est pas uniquement une caractéristique innée ou un trait de personnalité fixe ; il peut aussi être un état d’esprit cultivé et renforcé par des pratiques et des habitudes cognitives.
L’art de l’espoir
Dans son ouvrage Learned Optimism, Seligman explique que notre style explicatif, c’est-à-dire la manière dont nous interprétons les événements de la vie, joue un rôle clé dans l’optimisme. Les personnes pessimistes ont tendance à voir les revers comme permanents, pervasifs et personnels (les trois « P ») :
- Permanents : croyant que les mauvais événements et les échecs dureront toujours.
- Pervasifs : généralisant un échec ou un problème à tous les aspects de leur vie.
- Personnels : blâmant systématiquement des défauts personnels pour les revers rencontrés.
Les optimistes, d’un autre côté, ont tendance à voir les échecs comme temporaires, spécifiques et extérieurs :
- Temporaires : pensant que les mauvais événements sont des situations isolées et réversibles. Pour Seligman, il s’agit d’un art de l’espoir. « Trouver des causes temporaires et spécifiques du malheur est l’art de l’espoir : les causes temporaires limitent l’impuissance dans le temps et des causes spécifiques limitent l’impuissance à la situation initiale ».
- Spécifiques : limitant l’impact d’un échec ou d’un problème à la situation particulière, sans le généraliser à d’autres domaines de leur vie.
- Extérieurs : considérant les circonstances extérieures ou la malchance comme des causes de l’échec plutôt que de blâmer des faiblesses personnelles.
Selon Seligman, en modifiant notre style explicatif pour nous rapprocher de ces interprétations optimistes, nous pouvons réduire les sentiments de désespoir et améliorer notre bien-être général. Les techniques d’intervention pour développer l’optimisme appris impliquent la remise en question de nos croyances négatives automatiques. Un gros travail qu’il n’est pas impossible de mener bien. Après tout, ne dit-on pas que l’optimisme est de volonté ?
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