En tant que psychiatre et thérapeute, Irvin Yalom dévoile dans Le Jardin d’Epicure comment affronter les défis d’une vie tout en savourant ce que chaque instant a de précieux. Alliant une fois encore l’art du conteur à celui du médecin, Irvin Yalom, entre fiction et thérapie, offre un texte d’une grande générosité et d’une rare ferveur.
« Arrivé à un certain point dans l’existence – dans sa jeunesse ou plus tard – chacun de nous s’éveille à la notion de mortalité. Les causes sont multiples: le reflet dans un miroir de votre mâchoire qui s’affaisse, des cheveux qui grisonnent, du dos qui se voûte; la ronde des anniversaires …
Que ressentez-vous face à ces événements ? Comment vous comportez-vous ? Vous plongez-vous dans une activité frénétique pour consumer votre anxiété et éviter d’aborder le sujet ? Tentez-vous de supprimer vos rides par la chirurgie esthétique, vous teignez-vous les cheveux ? Décidez-vous d’avoir trente-neuf ans pendant quelques années de plus ? Vous laissez-vous distraire par le travail et le quotidien ? Oubliez-vous tous les avertissements ? Ignorez-vous vos rêves ?
Je vous conjure de ne pas vous laisser distraire. Au contraire, savourez la révélation. Profitez-en. Arrêtez vous devant une photo de vous plus jeune. Laissez l’instant vous envahir et se prolonger un peu; goûtez-en la douceur mêlée d’amertume.
Saisissez l’avantage de rester conscient de la mort, d’en serrer l’ombre entre vos bras. Cette conscience peut introduire une étincelle de votre vie à l’obscurité et donner plus de substance à votre existence pendant que vous en profitez encore. Pour appréciez la vie, pour éprouver de la compassion pour autrui, pour tout aimer profondément, il faut être conscient que toutes ces sensations sont destinées à être perdues. »
Irvin D. Yalom, Le jardin d’Epicure : Regarder le soleil en face, Le livre de poche, 2015.