Quatre questions à Lionel Prud’homme, ancien DRH et directeur de l’IGS Ressources humaines.
Peut-on situer l’origine de la médiation ?
La médiation citoyenne dans les années 60 avec le modèle de l’ombudsman suédois. Dans les années 80, les constructeurs automobiles américains ont dit aux avocats : vous êtes trop chers, trouvez nous des solutions avant d’en arriver là. En France, le président Giscard d’Estaing créait le médiateur de la République.
Dans les entreprises, n’est-ce pas le rôle des syndicats ?
Ils ont une logique, un point de vue sur un sujet. Or dans une médiation, il ne faut pas d’angle d’attaque. Lorsque le dialogue social est rompu, il faut une personne indépendante pour renouer le dialogue entre des gens qui ne s’écoutent plus. Des syndicats sont demandeurs.
Quel est le point fort de la médiation pour un dirigeant ?
Votre capacité à éteindre un feu est une qualité à faire valoir. Lorsque vous êtes ausculté de tous côtés, lors de phases de fusion ou de rapprochement, si vous avez beaucoup de contentieux, c’est un handicap. D’autant que les procès prennent du temps. Un procès peut prendre un an. Une médiation, c’est un an. Il vaut mieux un bon accord qu’un mauvais procès.
La médiation, un métier enfin reconnu ?
La médiation n’est pas encore arrivée à maturation. Sur 400 médiateurs affiliés à l’association nationale de la médiation, à peine 50 en vivent. Mais avec la libération des émotions amplifiée par les réseaux sociaux, la médiation va s’imposer comme un outil indispensable au sein des entreprises.