Le rebond attendu du troisième trimestre a bien eu lieu

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La France a renoué avec la croissance après trois trimestres de recul de son PIB. Après une contraction historique de 13,7 % au deuxième trimestre, le PIB s’est accru de 18,2 % au troisième. La France enregistre le plus fort taux de croissance au sein de l’Union européenne et précède l’Espagne ainsi que l’Italie. Ce rebond est lié à l’importance du recul des deux trimestres précédents.

Les trois pays en tête pour la croissance au troisième trimestre se caractérisent par un poids élevé du secteur touristique au sein de leur PIB. La relative bonne tenue de la saison estivale a facilité la reprise. Avec le deuxième reconfinement qui est entré en vigueur le 30 octobre, le dernier trimestre devrait enregistrer une nouvelle diminution du PIB. Le ministre de l’Économie estime que pour l’ensemble de l’année 2020, le PIB sera en baisse de -11 points contre -10 prévus initialement au cours de l’été.

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Malgré la forte hausse du troisième trimestre, le PIB demeure en dessous de son niveau d’avant la crise sanitaire. Par rapport au troisième trimestre 2019, la perte atteint 4,3 points.

Une reprise de la demande intérieure

Toutes les composantes de la demande intérieure ont connu un vif rebond durant l’été. Les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 17,3 % entre juillet à septembre. Elles ont presque retrouvé leur niveau d’avant-crise (-2,1 % en glissement annuel). La consommation des ménages en biens dépasse celle de l’an passé (+1,3 % en glissement annuel), portée notamment par la consommation en biens fabriqués (+38,9 % en évolution trimestrielle, +4,2 % en glissement annuel). À l’inverse, la consommation des ménages en services demeure nettement en dessous du niveau d’avant-crise (-5,0 % en glissement annuel) en raison essentiellement des restrictions pesant sur les activités touristiques et de loisirs (hôtellerie, restauration, spectacles, etc.).

La consommation des administrations publiques est légèrement supérieure à son niveau d’avant crise (+0,4 % en glissement annuel).

La formation brute de capital fixe (FBCF) demeure fortement en retrait (-5,1 % en glissement annuel), malgré une hausse de 23 % au trimestre. Au total, la demande intérieure finale hors stocks contribue pour +18,9 points à la hausse du PIB ce trimestre.

Les exportations ont enregistré une hausse de +23,2 % après -25,7 % au deuxième trimestre. Les importations augmentent également, mais dans des proportions moins marquées (+16,0 % après -17,1 %). Au total, le commerce extérieur contribue positivement à la croissance du PIB de +1,2 point, contre -2,4 points au trimestre précédent. Les variations de stocks contribuent négativement à l’évolution du PIB (-1,9 point après +0,9 point).

La production inférieure de 5 points à son niveau d’avant crise

La production totale de biens et services rebondit de 17,6 % au deuxième trimestre, après -13,9 %. Elle reste inférieure de 4,8 % au niveau du troisième trimestre 2019. La production de biens est en retrait de 8 points en glissement annuel, notamment dans les branches manufacturières (-9,5 % en glissement annuel). Les services sont relativement plus proches de leur niveau d’avant-crise (-3,8 % en glissement annuel), portés notamment par les services non marchands (administration publique, santé humaine dont la production dépasse légèrement les niveaux de l’an passé (+0,8 % en glissement annuel). Les services marchands demeurent plus en retrait (-4,9 % en glissement annuel), notamment dans les transports et l’hébergement-restauration.

Pour la zone euro, le PIB a augmenté de 12,7 % au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, et de 12,1 % dans l’Union européenne, selon l’estimation publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Au deuxième trimestre, le PIB avait reculé de respectivement 11,8 % et 11,4 %. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB a cependant enregistré une baisse de 4,3 % dans la zone euro et de 3,9 % dans l’Union au troisième trimestre.

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Parmi les États membres pour lesquels les données pour le troisième trimestre 2020 sont disponibles, la France (+18,2 %) a enregistré la hausse la plus importante par rapport au trimestre précédent, suivie par l’Espagne (+16,7 %) et l’Italie (+16,1 %). La Lituanie (+3,7 %), la Tchéquie (+6,2 %) et la Lettonie (+6,6 %) ont enregistré les hausses les plus faibles. Tandis qu’un rebond a été observé par rapport au deuxième trimestre dans tous les pays qui publient leurs données, les taux de croissance par rapport à l’année précédente restent négatifs.

L’Allemagne résiste bien

L’Allemagne semble avoir également bien négocié son rebond en enregistrant une croissance de 8,2 % par rapport au trimestre précédent. Cette reprise est certes plus faible que celle de la France, mais ce résultat s’explique par la moindre contraction subie au deuxième trimestre, -9,8 %. Avec la deuxième vague, le gouvernement fédéral a reçu à la baisse ses prévisions pour la fin d’année. Le taux de croissance pour le quatrième trimestre 2020 serait de 0,4 % contre un pronostic initial de 1,1 %. Sur l’ensemble de l’année, l’économie allemande serait en récession de 5,5 %. Pour 2021, la prévision s’établit à 4,4 % et de 2,5 % en 2022.

États-Unis, la croissance quoi qu’il en coûte ?

Au cours du troisième trimestre, le Produit intérieur brut s’est accru de 33,1 % en rythme annualisé, faisant suite à une contraction de 31,4 % au deuxième trimestre. Le niveau de création de richesses de juillet à septembre est supérieur au précédent record de 16,7 % datant du premier trimestre 1950. Les autorités américaines privilégient les taux annualisés quand, en Europe, les taux de croissance sont calculés d’un trimestre sur un autre. En retenant ce mode de calcul, le PIB américain a augmenté au troisième trimestre de 7,4 % après une baisse de 9 % au trimestre précédent.

La consommation a été le principal moteur de la croissance américaine avec une hausse annualisée de 40,7 %. Les achats de voitures neuves par les ménages ont par exemple augmenté de 17 %, ceux des équipements de la maison de 12 % et les dépenses pour les soins de santé de 18 %. Les dépenses de vêtements ont, par ailleurs, augmenté de +27,2 %.

Le nouveau plan de soutien étant bloqué au Congrès, de nombreux experts craignent un net ralentissement de la croissance pour le dernier trimestre. Le Fonds monétaire international (FMI) parie, pour l’ensemble de l’année, sur une baisse de 4,3 % du PIB par rapport à 2019, quand la FED annonce un recul de 3,7 % du PIB.

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