La France est handicapée par un niveau de formation des jeunes assez faible. Avant la crise, 16 % des jeunes de 15 à 29 ans étaient sans emploi et déscolarisés (sans diplôme d’enseignement secondaire), contre 9 % en Allemagne.
Plus grave, en France, cette proportion de jeunes a augmenté, en dix ans, de 2 points en France quand elle diminuait de 6 points en Allemagne. Cette faible employabilité des jeunes se traduit par un taux de chômage élevé chez les moins de 25 ans. Après avoir dépassé 25 % en 2012, il s’élevait encore à 22 % fin 2019, malgré de nombreux efforts consentis par les pouvoirs publics (réforme de la formation professionnelle, de l’apprentissage, allègements de charges, etc.).
Corrélation entre niveau de formation, taux de chômage et gains de productivité
Au niveau des compétences de la population active, la France se situe selon l’enquête PIAAC de l’OCDE, au 21e rang loin derrière le Japon (1er), la Suède (4e) ou l’Allemagne (14e). Il existe une corrélation nette entre niveau de formation et taux de chômage ainsi qu’avec les gains de productivité. Les pays comportant une proportion élevée d’actifs peu ou mal formés sont ceux qui ont subi la plus forte désindustrialisation ces vingt dernières années. Dans cette catégorie figurent l’Espagne, l’Italie, la Grèce et la France. Par ailleurs, il y a également une corrélation avec le nombre de robots installés dans les entreprises. Le Japon, la Suède, la Finlande, la Corée et les Pays-Bas, qui sont bien classés dans l’enquête PIAAC de l’OCDE, sont les pays où le nombre de robots ramené au nombre d’emplois est le plus élevé.
Les pays de l’OCDE où les compétences de la population active sont faibles sont donc des pays où les entreprises se sont peu modernisées, font peu de gains de productivité et où le niveau et la croissance du PIB potentiel sont faibles. Ce sont également ces pays qui se désindustrialisent et où le chômage structurel est le plus élevé.
Une des priorités pour la France serait donc d’améliorer tout à la fois la formation initiale et la formation continue afin de réduire le nombre d’actifs inemployables.
Des résultats positifs
En matière d’apprentissage, des résultats positifs ont été constatés ces dernières années. Le nombre d’apprentis est passé de 360 000 à 450 000 de 2003 à 2018. La crise actuelle fait craindre aux pouvoirs publics que de nombreuses entreprises en difficulté renoncent à embaucher des jeunes en apprentissage, ce qui est dommageable tant pour l’emploi que pour la formation des jeunes actifs.