La Chine est la deuxième puissance économique mondiale et aspire à occuper, d’ici 2049, la première place. La Russie quant à elle dispose a priori de la deuxième armée du monde et souhaite redessiner les relations internationales. Elle possède des positions fortes au niveau de la production de l’énergie et des matières premières. Elle est également un acteur clef pour certaines productions agricoles. Face à ces deux puissances, l’OCDE semble être en déclin, amenant certains à douter du système d’économie libérale qui la caractérise. Mais à l’horizon 2050, l’OCDE conserve de nombreux atouts.
À compter de 2026, les populations de la Russie et de la Chine diminueront quand celle de l’OCDE continuera à augmenter avant tout grâce aux États-Unis. La baisse de la population active est nette pour les deux régimes autoritaires. D’ici 2050, ils perdront plus de 100 millions de personnes en âge de travailler quand la population active de l’OCDE devrait rester globalement stable.
Si ces dernières décennies, les gains de productivité de la Chine étaient trois à quatre fois supérieurs à ceux de l’OCDE, l’écart tend à se réduire. Ils seraient respectivement de 2,5 et 1,5 % sur la période 2020/2050. L’affaissement des gains de productivité chinois ralentira le comblement de l’écart qui existe avec les États-Unis.
Les atouts de l’OCDE
En 2022, le PIB de l’OCDE représente 280 % fois celui de la Chine et de la Russie. En 2050, au vu de la productivité et de l’évolution de la population active, il représentera en dollars constants 220 %. Le PIB par habitant restera nettement favorable aux pays occidentaux.
Les dépenses de recherche et développement atteignent pour l’OCDE 1 400 milliards de dollars, contre 400 milliards de dollars pour la Russie et la Chine. Elles représentent respectivement 3 et 2,4 % du PIB. L’écart technologique ne sera pas comblé d’ici 2050 d’autant plus que l’Occident accroît depuis quelques années ses efforts de recherche.
Les dépenses militaires s’élèvent à 2,5 % du PIB pour l’OCDE, contre 2 % du PIB pour la Chine et la Russie. En volume, en dollars courant, les montants respectifs sont 1 200 et 350 milliards de dollars.
Grâce aux États-Unis, la production de pétrole et de gaz de l’OCDE dépasse celle de la Russie et de la Chine. La première produit près de 30 millions de barils jour de pétrole contre 15 millions pour les seconds. Si ces derniers ont une production stable depuis 2010, les États membres de l’OCDE ont augmenté la leur de 80 % en dix ans. Pour le gaz, l’OCDE produit 1 400 MTEP par an contre 800 MTEP pour la Chine et la Russie. La production des premiers a augmenté en 10 ans de 30 % quand celle des seconds n’a progressé que de 10 %. Pour les terres rares, la Chine et la Russie ont disposé pendant de nombreuses années d’un quasi-monopole, celui-ci est battu en brèche avec l’essor de la production australienne et américaine.
D’ici 2050, le rapport de force entre l’OCDE et le bloc constitué de la Chine et de la Russie ne devrait pas fondamentalement évoluer. Le déclin de leur population handicapera ces derniers. La réduction des échanges avec l’Ouest et le bloc occidental pourrait freiner leur croissance et ralentir la diffusion du progrès technique.
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