Si l’on dispose de nombreux livres sur le coaching, les livres sur la supervision de coaching sont plus rares. Le livre de Martine Volle qui vient d’être publié aux éditions Eyrolles est précieux à ce titre.
L’engouement autour du coaching en entreprise n’est pas un phénomène de mode, mais une lame de fond managériale. Aujourd’hui, les entreprises font de plus en plus appel aux coachs, soit pour amener des collaborateurs à résoudre leurs problèmes, soit pour les amener à franchir des niveaux de performance. Dans certaines grandes entreprises, des coachs internes accompagnent les salariés. Le nombre de personnes formées au coaching est en constante progression.
Un ouvrage d’auto-formation
Conséquences : les compétences des métiers de l’accompagnement sont toujours plus recherchées. Accompagner une personne, cela s’apprend. Il existe de nombreuses écoles (on en dénombre plus de 84 en France) et diverses techniques (PNL, analyse transactionnelle, gestalt, systémique, psychanalyse…). Entasser des outils dans sa boîte est une chose ; les utiliser en est une autre et les utiliser à bon escient, encore une autre. Pour se professionnaliser véritablement aux métiers du coaching, la supervision reste essentielle. Dans le domaine du coaching, la supervision désigne l’interaction qui se produit lorsqu’un coach rapporte régulièrement sa pratique auprès d’un superviseur (un pair), en vue d’engager un dialogue et un apprentissage pour le développement et le bénéfice du coach et de ses clients. Pour un coach, la supervision permet à la fois d’interroger son fonctionnement, d’apprendre de sa propre pratique, de continuer à s’autoformer, d’assurer la meilleure posture éthique et déontologique, de se rassurer.
Le livre se structure en 4 parties.
La première pose le cadre et explorer le contexte dans lequel apparaît la notion de supervision. La supervision n’est pas du coaching ni développement personnel ni une technique que le coach peut s’approprier pour exercer son métier. Le rôle du superviseur et de veiller au bon déroulement d’un dispositif et des pratiques, en conformité à un référentiel professionnel et éthique. Cette partie a pour mérite de recenser tous les acteurs intervenants sur ce sujet et d’en proposer une présentation bienvenue.
La deuxième partie s’appuie sur la « boussole de la supervision » et les « champs de la supervision ». Ces outils fournissent un guide utile pour le superviseur. Ils lui permettent le garder le cap tout en recueillant un grand nombre d’informations.
La troisième partie a pour objectif de développer les compétences du superviseur. On s’attache à définir ses activités, ses compétences, ses tâches principales. Cette partie est aussi l’occasion d’aborder les fondements théoriques qui soutiennent la posture et les gestes professionnels du superviseur.
La quatrième partie est dédiée à la pratique elle recense des méthodes et processus de supervision. Ce travail est présenté sous forme de 17 fiches pratiques.
Complet et utile
En conclusion, Martine Volle donne quelques éléments prospectifs du développement de la supervision en entreprise. « Les espaces de supervision seront plus que nécessaires pour lutter contre l’usure des professionnels de l’accompagnement et bien au-delà du coaching. La supervision restera ce tiers extérieur qui permettra on professionnel de garder leurs propres fonctions de tiers et de marginalité sécante[1] auprès de leurs clients finaux », affirme l’auteure. Pour finir, ce livre complet et plaisant s’avérera forcément utile auprès des professionnels de l’accompagnement qui cherche à approfondir leur pratique.
[1] « Etre marginal sécant, c’est accepter que le professionnel de l’accompagnement, coach, consultant, formateur, psychologue, etc., bénéficie d’une part d’influence par les réflexions qu’il encourage tout en restant à distance ».