Philosophe américain, Henry David Thoreau est surtout connu pour son œuvre majeure Walden ou la vie dans les bois, une réflexion sur l’économie, la nature et la vie simple menée à l’écart de la société, écrite lors d’une retraite dans une cabane qu’il s’était construite au bord d’un lac (1845-1847). Extrait.
« Quelle que soit la médiocrité de votre vie, acceptez-la et vivez-la ; ne l’esquivez ni ne l’insultez. Elle n’est pas aussi mauvaise que vous. Elle semble la plus pauvre quand vous êtes le plus riche. Le dénicheur de noises en trouvera même au paradis. Aimez votre vie, aussi pauvre soit-elle. Vous connaîtrez peut-être quelques heures agréables, palpitantes, splendides, même dans un asile pour indigents. Le soleil couchant se reflète avec autant d’éclat aux fenêtres d’un hospice qu’à celles du riche ; au printemps, la neige fond aussi tôt devant les deux portes. Je ne vois pas pourquoi un esprit calme ne pourrait pas vivre là aussi content et entretenir des pensées aussi réjouissantes, que dans un palais.
Les pauvres du village me font souvent l’effet de mener une vie plus indépendante que les autres. Peut-être ont-ils l’esprit assez large pour recevoir sans scrupules. La plupart d’entre eux se croient au-dessus de l’aide fournie par le village ; mais il arrive plus souvent qu’ils ne soient pas au-dessus de l’aide qu’ils se procurent par des moyens malhonnêtes, ce qui devrait leur accorder une mauvaise réputation.
Cultivez la pauvreté dans votre jardin, comme l’herbe de la sagesse.
Ne vous inquiétez pas trop d’obtenir de nouvelles choses, que ce soient des vêtements ou des amis. Tournez les anciens, retournez vers eux. Les choses ne changent pas, c’est nous qui changeons. Vendez vos habits, gardez vos pensées. »