« La première et la plus importante contribution de Mary Parker Follett à la pensée de la gestion est peut-être sa vision fondamentale d’une organisation comme un système social intégré. » C’est Peter Drucker, le « gourou » du management qui rend ainsi hommage à Mary Parker Follett (1868-1933), chercheuse en management et consultante. Une femme visionnaire.
Pour Drucker, un système social intégré est un ensemble d’organisations et de groupes qui coopèrent pour atteindre des objectifs communs. Au début du XXe siècle, alors qu’on ne parle que de taylorisme et où les organisations sont pyramidales, Mary Parker Follett défend une conception radicalement différente du monde des organisations et plus proche de la nôtre. « Le contrôle est une chose, disait-elle, mais la coopération est bien meilleure. »
Le conflit doit être exploité et non évité
Pour coopérer, le pouvoir doit être distribué entre tous les membres d’une organisation. Mary Parker Follett souligne constamment l’importance de la participation de tous les membres d’une organisation dans la prise de décisions. Si conflit il y a, il ne faut pas chercher à l’éradiquer par tous les moyens. Il doit être dépassé par une approche collaborative, plutôt que d’aboutir à la domination d’un groupe ou d’un individu sur les autres.
« Puisque le conflit — la différence — existe dans ce monde, puisque nous ne pouvons l’éviter, nous devrions, je crois, l’utiliser. Plutôt que de condamner le conflit, nous devrions l’organiser pour qu’il nous serve. Pourquoi pas ? Que fait l’ingénieur mécanique avec la friction ? Bien sûr, sa première tâche est d’éliminer la friction, mais il est également vrai qu’il se sert de la friction. La transmission du pouvoir par des courroies dépend de la friction entre la courroie et la poulie. La friction entre la traction motrice d’une locomotive et les rails est nécessaire pour tirer le train. Tout polissage est fait par friction. Nous obtenons la musique du violon par la friction. Nous quittâmes l’état sauvage au moment où nous avons découvert le feu par la friction. Nous parlons ici de la friction des idées comme étant une bonne chose. En affaires aussi, nous devons savoir quand essayer d’éliminer la friction, quand essayer de s’en servir et quand réfléchir au type de travail que l’on peut lui faire faire ».
Dans les organisations, ce qui est recherché est l’unité, pas l’uniformité. Pour atteindre cet objectif, il faut donc rechercher la diversité. Pour Mary Parker Follett, la différence unit plutôt que divise. Il faut donc chercher à s’entendre rapidement avec son adversaire, unifier les différences. Pour la spécialiste de la vie des organisations, ce n’est pas l’opposition qui divise les hommes, mais l’indifférence. Voilà qui aboutit à une méthode de résolution des conflits.
A suivre…
Sources : Héon, François; Davis, Albie; Jones-Patulli, Jennifer; Damart, Sébastien. L’Essentielle Mary Parker Follett: Des réponses pour s’organiser et vivre ensemble – Citations choisies. The MPF Group.