Au premier trimestre, le PIB de la France a reculé de 0,2 point. Si elle rééditait cette contre-performance au deuxième trimestre, elle serait alors en situation de récession. Compte tenu des premières données économiques du deuxième trimestre, la France devrait y échapper.
Selon l’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France, l’activité économique ferait preuve de résilience. Elle aurait progressé, au mois de mai, dans l’industrie, les services marchands et le bâtiment. L’économie française est toujours confrontée à des difficultés d’approvisionnement. Elles concernent 61 % des entreprises dans l’industrie (après 64 % avril), 55 % des entreprises du bâtiment (après 54 %). Les difficultés de recrutement progressent à 55 % en mai, notamment dans l’industrie et les services.
Une production en hausse, mais toujours en retrait dans certains secteurs
La production serait en hausse en mai dans l’industrie pharmaceutique et l’aéronautique. Pour cette dernière, le niveau reste inférieur à celui d’avant-crise sanitaire. Après plusieurs mois de très forte baisse, l’industrie automobile se redresse en mai tout en restant nettement en deçà de son niveau de production de 2019. En lien avec les problèmes d’approvisionnement, l’agroalimentaire et l’habillement-textile-chaussures ressortent en légère baisse, alors que les chefs d’entreprise anticipaient le mois dernier une progression en mai pour ces deux secteurs.
Dans les services marchands, l’activité s’améliore de nouveau en mai. La progression concerne à la fois les services aux particuliers, notamment la restauration et l’hébergement – avec le retour de la clientèle étrangère – et la location de matériels et d’automobiles, et, dans une moindre mesure, les services aux entreprises. Le secteur du bâtiment progresse, tant dans le gros œuvre que le second œuvre.
Pour le mois de juin selon les anticipations des entreprises, l’activité progresserait modérément dans les services, évoluerait peu dans l’industrie, et serait en léger repli dans le bâtiment.
Inflation, moins de transmission sur les prix en mai
La proportion de chefs d’entreprise indiquant augmenter leurs prix de vente reste élevée, mais se replie ce mois-ci, en lien avec une augmentation moins forte des prix des matières premières. 42 % des chefs d’entreprise dans l’industrie déclarent avoir augmenté leur prix de vente en mai, en ligne avec ce qui avait été prévu le mois dernier (41 %). La proportion de chefs d’entreprise indiquant des hausses de prix importantes est, comme les mois précédents, élevée dans la chimie, la fabrication d’équipements électriques et l’industrie du bois, papier et imprimerie. Cette proportion est de 58 % pour les entreprises du bâtiment et 25 % pour les services marchands.
Les perspectives pour juin suggèrent une nouvelle érosion de la proportion de hausses de prix dans le bâtiment (53 % des chefs d’entreprise pensent augmenter leurs prix de vente le mois prochain), les services (24 %) et surtout l’industrie (35 %).
Des difficultés de recrutement persistantes
55 % des chefs d’entreprises déclarent avoir rencontré des problèmes de recrutement (+3 points en un mois). Ces difficultés augmentent tout à la fois pour les entreprises des tertiaires (+3 points) que pour celles de l’industrie (+3 points en mai et +10 points depuis décembre).
Le retour de la croissance au deuxième trimestre
La Banque de France parie sur une augmentation du PIB de 0,25 point au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent permettant à la France de ne pas s’engager dans la récession. Pour la saison estivale, la crainte d’une pénurie de main-d’œuvre est réelle et pourrait peser sur l’activité. En revanche, le retour des touristes internationaux est confirmé.
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