Située le plus au sud de l’Amérique continentale, la Floride est souvent considérée comme périphérique. L’État est connu pour son soleil, ses plages, ses retraités, son Disneyworld, son centre spatial, ses étangs et ses alligators. Longtemps caricaturée, la Floride attire de plus en plus les investisseurs américains et étrangers. 30 000 Français y vivent. Ils travaillent au sein d’entreprises de haute technologie, dans la restauration ou l’hébergement. Certains ont choisi d’investir dans l’immobilier locatif, attirés par la faible fiscalité et les rendements locatifs élevés ; d’autres ont décidé d’y passer leur retraite tout ou partie de l’année.
La Floride est devenue la première destination des déménageurs américains et étrangers. Entre 2010 et 2020, sa population a augmenté deux fois plus que la moyenne nationale. Au cours du seul premier semestre 2021, 260 000 personnes supplémentaires de plus sont arrivées en Floride qui a dépassé New York pour devenir le troisième État américain le plus peuplé des États-Unis après la Californie et le Texas. Sa démographie est tout à la fois dynamique et diversifiée, notamment avec un nombre croissant d’Hispaniques. Avec la crise sanitaire, de nombreux Américains ont décidé de télétravailler à partir des villes côtières de cet État. Des vedettes comme Mick Jagger ont acquis récemment des résidences dans cet État, détrônant ainsi la Côte-Ouest. La Floride possède plusieurs aéroports internationaux permettant de se rendre dans un très grand nombre de villes, les deux principaux étant ceux d’Orlando et de Miami. New York est à moins de 3 heures de vol à partir de l’aéroport d’Orlando. Les prix de l’immobilier restent attractifs par rapport à ceux des lieux de villégiature d’Europe ou de la Côte-Ouest américaine. Les villes sont relativement sûres et offrent une bonne qualité de services.
Devant le Mexique et l’Indonésie
Le poids économique de la Floride progresse plus vite que celui du reste du pays. Son PIB a doublé depuis 2002. Si elle était un État indépendant, elle se classerait au 15e rang des économies mondiales, devant le Mexique et l’Indonésie. Son poids politique au sein des États-Unis est de plus en plus important en lien avec l’augmentation de sa population. Elle dispose de 30 votes au sein du collège électoral pour l’élection du Président des États-Unis.
Ils quittent les États à fiscalité et à réglementation élevées (comme New York et la Californie) pour la Floride ou le Texas. Les États-Unis étant en situation de plein emploi, les entreprises sont contraintes de mettre en avant des arguments fiscaux et sociaux pour attirer les salariés. Combinant faibles prélèvements, services de qualité et soleil, la Floride constitue un atout pour les entreprises qui y ont des établissements. La concurrence entre entreprises et entre États est de plus en plus forte.
Menaces environnementales élevées
Les succès de la Floride menacent sa tranquillité. Les retraités apprécient modérément le développement de l’esprit festif ; les actifs estiment que l’arrivée de nouveaux habitants contribue à la hausse des prix de l’immobilier et nuit à l’homogénéité de l’État. Les jeunes soulignent que la Floride doit faire face à des menaces environnementales élevées, ouragan, vagues submersives, destruction de la faune et de la flore en lien avec le réchauffement climatique. Un cinquième des logements serait exposé à un risque « substantiel » d’inondation en raison de la montée du niveau de la mer.
La forte croissance de la population s’accompagne de goulets d’étranglement au niveau de la main d’œuvre, en particulier dans le secteur du bâtiment ou de la restauration. La faiblesse des recettes publiques s’accompagne d’une vétusté des infrastructures publiques. À la différence des Côtes Ouest et Est, un climat « antiwoke » tend à se diffuser, créant des tensions sociales croissantes qui pourraient nuire à l’image de tolérance de l’État de Floride.
Miami – Crédit Photo : Can Stock Photo – tifonimages