Les pays qui ont maintenu un fort secteur industriel se caractérisent par un nombre élevé d’entreprises de taille intermédiaire (entre 250 et 5 000 salariés, avec un chiffre d’affaires allant de 50 millions d’euros à 1,5 milliard d’euros), à l’exception du Royaume-Uni. Ces entreprises structurent le tissu économique et sont plus enracinées dans leur territoire que les grandes. Elles hésitent à délocaliser ainsi qu’à détruire des emplois.
Le lien entre entreprises de taille intermédiaire et industrie est assez marqué. 36 % de l’emploi des entreprises intermédiaires en France est de l’emploi industriel quand ce dernier ne représente moins de 10 % de l’emploi total.
Davantage d’investissements
La surreprésentation des entreprises intermédiaires dans l’industrie s’explique par ses stratégies de plus long terme que les grandes entreprises dont les plans sont souvent sur quatre ou cinq ans. L’exigence de rentabilité des capitaux propres ou RoE (le bénéfice net réalisé pour 1 unité de capital social investi) est plus faible dans les entreprises de taille intermédiaire que les grands groupes, ce qui favorise l’investissement industriel (qui est à long terme) et décourage les délocalisations. Le taux de marges des grandes entreprises était, en 2019, de 26 % par rapport à la valeur ajourée contre 24 % pour celles de taille intermédiaire et 23 % pour les PME. Sur moyenne période, les entreprises de taille intermédiaire investissent plus que les grands groupes, 24 % de la valeur ajoutée, contre 22 % pour les grands groupes et 17 % pour les PME.
La disparition de ces entreprises est concomitante en France avec l’apparition d’un déficit commercial. La désindustrialisation s’est amplifiée dans les années 2000, dans notre pays, au moment où le solde industriel passe de -1 % du PIB à -3 % du PIB.
La réindustrialisation de la France nécessite le développement de PME afin qu’elles acquièrent le statut d’entreprise de taille intermédiaire et qu’elles puissent contribuer à densifier le tissu économique des grands bassins d’emplois. Ce processus suppose le soutien des élus locaux dont l’appétence pour l’industrie est faible et le renforcement de la formation des actifs avec notamment l’augmentation du nombre d’ingénieurs et de techniciens.
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