Dans son dernier livre, le Canadien Henry Mintzberg, qualifié souvent de « gourou » du management, revient sur les idées qu’il a développées depuis des décennies. Tout en les synthétisant et les rendant plaisantes à découvrir ou redécouvrir.
Nous connaissons tous Henry Mintzberg. Professeur de management à l’université McGill de Montréal, il est l’auteur de nombreux best-sellers sur le monde de l’entreprise, une figure incontournable de la recherche en management et de la sociologie des organisations.
Dans histoire du soir pour manager, 42 histoires surprenantes pour réveiller votre management, Henry Mintzberg fait preuve de beaucoup de pédagogie. Ce livre je veux avant tout ludique tout en portant un message sérieux. Mintzberg le dit dès l’introduction : « le management doit cesser de prôner un leadership conquérant pour adopter un engagement plus terre-à-terre ». Les managers doivent descendre de leur piédestal pour découvrir ce qui se passe réellement sur le terrain. Tout le livre n’est que le développement et l’illustration de ce principe.
Le livre, agréable à lire livre des principes de base de l’engagement sur le terrain. Le livre soulève plusieurs idées importantes : n’importe qui peut trouver l’idée qui se transformera en vision, pour que les idées circulent, la communication doit être ouverte (le réseau prime sur le pyramidal), les stratégies découlent de l’apprentissage plutôt que de la planification… Ces idées semblent évidentes, et pourtant, dans les faits, elles ne sont souvent pas appliquées.
Du triomphe de la volonté à celui du respect
Mintzberg différencie le leadership conquérant du management engagé. Dans le leadership conquérant, les leaders sont des personnes importantes, que l’on retrouve à des postes élevés au sein de la société. Dans le management conquérant, la stratégie est dictée du haut.
Dans le leadership conquérant, manager consiste à prendre des décisions et à répartir des ressources. Bref, c’est une histoire de calcul, de rationalité. Dans le leadership conquérant, tout est basé sur la volonté du chef et sa capacité à l’imposer.
Autre est le management engagé. Le manager est important dans la mesure où il sait faire grandir les autres, les faire se sentir importants. Les managers mettent les mains dans le cambouis et ne restent pas assis dans leur fauteuil en cuir au sommet de la pyramide.
Une organisation efficace est un réseau et non une hiérarchie verticale ; c’est d’ailleurs du réseau que peuvent émerger les stratégies, ainsi que les solutions aux problèmes qui se posent à l’organisation. Gérer consiste à relier et à s’adapter aux contextes.
Le leadership ne se gagne pas par la volonté du manager, mais grâce au respect qu’il gagne auprès de tous les acteurs de l’entreprise.
Partir de ce que l’on est
La grande leçon de ce livre, nous la trouvons dans l’avant-dernier chapitre. Loin de contenir une liste de solutions miracles, ce livre est en fait un éloge de l’imperfection. Pour Mintzberg, il ne faut pas chercher à être bon, mais à être meilleur ; il faut partir de ce que l’on est, avec ses forces et ses faiblesses. Nous sommes tous incomparables. Il faut se positionner à l’écart de la quête du meilleur. « … le travail le plus abouti est toujours réalisé par des personnes qui sont en compétition avec elle-même plutôt qu’avec qui que ce soit d’autre. Elles font de leur mieux. »
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