Incubée par Startup Estonia, CleanTech for Est prend sous son aile les start-ups dites « propres » qui œuvrent à la protection de l’environnement. L’association prend ensuite son indépendance. Erki Ani, son CEO, a répondu à nos questions.
Quel est l’objectif de CleanTech for Est ?
Erki Ani : Notre organisation a été créée en 2015 avec un double objectif : amener plus d’entrepreneurs dans la CleanTech et convaincre les décideurs de mettre en avant le développement durable via l’entrepreneuriat. Nous souhaitons favoriser la prise de conscience écologique et faire en sorte que les idées les plus brillantes venant des universités soient instillées dans des entreprises vertes.
Peux-tu nous parler d’un succès de Cleantech for Est ?
E.A. : Gleather est une start-up qui utilise des restes provenant des animaux pour créer une gélatine qui remplace le cuir. En 2015, ils gagnent un concours et accèdent à notre accélérateur de start-ups. Cela leur a permis d’avoir des financements et de travailler avec l’université de Tartu. Ils ont ainsi pu développer leur matière et négocient maintenant avec Hermès. Au début, ses créateurs cherchaient à tisser des liens avec les designers, mais leur produit est cher et ils ont dû réorienter leur marché, Hermès était le match parfait !
L’échec est-il fréquent pour les start-ups dans la CleanTech ?
E.A. : Nous faisons tout ce que nous pouvons, mais il est inévitable que 70 % des start-ups échouent. La raison principale, c’est le manque de financements et d’infrastructures. Les fonds d’investissement ne nous financent que très rarement, car la CleanTech est fondée sur la recherche scientifique. Les phases de développement sont longues et plutôt risquées. Cependant, nous disons Fail fast, fail forward (« Plantez-vous vite, progressez dans l’échec« ). Tu as besoin d’échouer, de recommencer, d’échouer encore pour trouver le bon modèle et le bon marché. Même si cela peut être difficile, dans la CleanTech, tout le monde se rencontre et va aux mêmes évènements donc ils ne perdent pas espoir.
Quelles sont les innovations de la CleanTech qui t’inspirent en Estonie et ailleurs ?
E.A. : En janvier, à San Francisco, lors du Global Clean Tech Top 5 Hundred Forum, j’ai découvert des innovations époustouflantes. Par exemple, Opus 12 réussit l’exploit de fabriquer de la matière avec de l’eau, de l’électricité et du gaz carbonique ce qui permet non pas de compenser, mais de recycler du CO2. C’est ce qui était le plus prometteur ! Mais difficile de donner une réponse simple ! Parfois c’est mission impossible d’amener des bonnes idées dans certains pays. En Ouzbékistan, quand tu arrives avec ce type d’innovation, tu n’es pas populaire ! Déjà, General Motors et Chevrolet sont les plus gros employeurs, ensuite, on ne peut pas arriver et demander de remplacer des moteurs par des batteries sans devoir changer l’ensemble de la voiture.
Propos
recueillis par Virginie Hoarau