Face aux enjeux climatiques et de biodiversité, il y a deux types de dirigeants : ceux qui se disent « business as usual », et ceux qui se disent « C’est maintenant ou jamais que nous devons nous retrousser les manches ». Devinez à quelle catégorie appartiennent les 300 chefs d’entreprises du CJD Rhône-Alpes réunis le 15 janvier dernier à Grenoble pour la journée IMPACTS ?
Mais pourquoi les dirigeants doivent-ils absolument s’emparer sans tarder de la question climatique ?
- Parce qu’il est juste inimaginable de laisser nos enfants subir les conséquences de notre inaction, comme nous l’a très bien dit la petite Margot (9 ans) qui a su nous toucher avec ses mots, ceux de toute une génération.
- Parce que les entrepreneurs ont le pouvoir d’agir rapidement et efficacement, avec de véritables impacts positifs sur leurs écosystèmes. Il en va de notre responsabilité.
- Parce que bien conduite, une démarche environnementale dans votre entreprise c’est bon pour la planète, mais c’est aussi bénéfique pour vos équipes et même pour votre business !
- Et parce que, comme nous l’a très bien montré Maxime Taillardat, chercheur météo France et CNRS, « ça craint quand même pas mal ! ». Les effets du dérèglement climatique que nous observons dés aujourd’hui (dont 99 % sont dus à l’action humaine) n’annoncent pas des lendemains qui chantent !
Des actions concrètes
Alors comme nous ne faisons pas les choses à moitié au CJD et que nous n’en sommes plus à perdre du temps sur les constats, nous avons décidé d’agir concrètement. En déclinant 6 grandes thématiques (Energie – Transports – Déchets – Performance énergétique – Economie circulaire – Biodiversité) nous avons identifié avec l’aide du cabinet Greenflex, pas moins d’une cinquantaine d’actions à mettre en place : du plan de mobilité aux achats responsables en passant par la sobriété énergétique, la lutte contre la pollution visuelle et la surconsommation d’internet.
Bref, un catalogue de mesures évaluées en termes d’impact, de faisabilité, de coûts et de retour sur investissement (et oui parce qu’en plus la plupart sont rentables !) qui ne laissent aucune place à l’inaction.
Alors même si Sébastien Bohler, docteur en neurosciences, nous a brillamment démontré que notre cerveau était biologiquement programmé pour chercher du « toujours plus sans effort » et ne savait pas se limiter (fichu striatum qui nous rend addicts à la dopamine), il nous a proposé quelques pistes qui font particulièrement écho à la raison d’être du CJD :
- Reprendre la maîtrise de son temps et oser ralentir (totalement transgressif dans le monde d’aujourd’hui !).
- Puisque nous avons un beau cerveau, utiliser sa conscience, apprendre à être présent en conscience, à soi, aux autres (vive la méditation pleine conscience).
- Repenser la croissance en terme immatériel : la connaissance stimule aussi la dopamine !
- Reconfigurer notre cerveau en trouvant d’autres moyens de récompense comme l’altruisme et la bienveillance (et encore une petite dose de dopamine !).
Ce n’est pas seulement notre modèle économique dominant qu’il nous faut repenser, c’est toutes nos normes sociales et culturelles pour réussir à changer nos comportements et avoir une chance de nous en sortir. Car arrêtons de faire semblant, ce n’est pas demain que nous trouverons les solutions, c’est maintenant qu’il faut se bouger !
Déplacer des montagnes
Et c’est précisément le genre de défis qu’adorent les adhérents rhônalpins du CJD : nous allons prouver qu’après avoir déplacé des montagnes, nous allons tout mettre en œuvre pour maximiser l’impact positif de nos entreprises. Et quel beau programme pour fédérer ses équipes autour d’un vrai projet porteur de sens et de valeurs !
Alors oui, au CJD, même si parfois nous nous amusons, nous sommes prêts à engager, via nos entreprises, la 3e révolution, de la sobriété, de la virtuosité et de la solidarité, pour la planète, pour le vivant, pour l’humanité et surtout pour nos enfants.
Les mots du poème de Fred Vargas raisonnent encore en moi ce matin… « Nous nous sommes bien amusés avec la planète… ». Alors oui, au CJD, même si parfois nous nous amusons, nous sommes prêts à engager, via nos entreprises, la 3e révolution, de la sobriété, de la virtuosité et de la solidarité, pour la planète, pour le vivant, pour l’humanité et surtout pour nos enfants.
Karine Passagne-Cortesi