Comment la philosophie du travail freelance redessine-t-elle l’économie ?

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© Can Stock Photo / docent

Aujourd’hui, les entreprises ont de plus en plus d’options lorsqu’il s’agit d’engager de nouveaux collaborateurs. Qu’il s’agisse de travail périodique ou sporadique, il n’a jamais été aussi facile de travailler avec des personnes hors de son entreprise, notamment grâce à Internet. Depuis peu, le poids des freelances dans l’économie se fait ressentir. Rien que pour la France, en 10 ans le nombre de travailleurs indépendants a connu une augmentation de 126%[1].

Partant de ce constat, nous avons pu voir éclore une grande variété de sites comme Missioneo ou encore Airjob, spécialisés dans les offres d’emploi pour les travailleurs indépendants. Pour les entreprises qui ont parfois des besoins spontanés concernant une expertise qu’ils n’ont pas en interne, ce système est très avantageux. Il est dès lors possible de confier des missions à des travailleurs freelance situés aux quatre coins du monde sans que cela n’altère sur la qualité du travail ou la communication au quotidien, et ce grâce au développement des nouvelles technologies qui ont contribué à démocratiser les collaborations professionnelles au-delà des frontières.

Cette pratique que l’on nomme le crowdsourcing[2] est en pleine croissance. Elle reflète surtout un changement dans la manière dont les personnes travaillent. Au cours de la dernière décennie, ces nouvelles pratiques plus nomades se sont accélérées. L’internet haut débit, les smartphones et autres solutions collaboratives ont éliminé les barrières géographiques. De ce constat, la pratique du télétravail continue de se développer au sein de la société, mais les entreprises hésitent également de moins en moins à embaucher des personnes qui travaillent à des centaines de kilomètres, voyant bien que la distance n’impacte que très peu la réalisation de tâches au quotidien.

Mais cela ouvre la discussion vers une autre voie, celle de l’accès pour les entreprises aux marchés mondiaux et aux forces créatives qui auparavant, n’étaient atteignables que par les multinationales.

Pour les PME d’aujourd’hui, cela représente une aubaine. Internet a ouvert la voie à une nouvelle économie. Et ce ne sont pas les pure players[3] qui contrediront les bénéfices qu’Internet a apporté à l’économie mondiale. Il en est de même pour des initiatives plus locales et des entreprises qui ont clairement décollé grâce à une utilisation fine des réseaux sociaux en plus d’une idée audacieuse. Pour les autres, cela permet de faire grandir leur spectre commercial ou d’expertise. S’il on prend l’exemple d’une petite entreprise, elle peut désormais embaucher des personnes présentes à des milliers de kilomètres, et développer ses activités sur plusieurs marchés sans que cela ne l’impacte financièrement, en évitant d’ouvrir des locaux et engendrer des coûts supplémentaires.

Il subsiste toujours des obstacles à la mise en place de ces pratiques de travail à distance. L’éloignement et la peur de perdre en fluidité dans les échanges restent fortement présents. Cependant, le développement des solutions collaboratives fait tomber un à un ces obstacles.

Cette réticence d’adoption d’outils de communication unifiée tient d’un passé où ces solutions étaient associées aux très grandes entreprises. La complexité de leur mise en œuvre et les coûts nécessaires pour les faire fonctionner étaient considérables. Cependant, elles sont devenues nettement plus abordables de nos jours.

Elles ont surtout l’avantage d’être un bon compromis pour rester proches de collaborateurs qui ne partagent pas le même environnement de travail au quotidien. Dans l’ère de la transformation digitale, ces solutions contribuent à apporter une stabilité dans les relations humaines, quand le nomadisme s’insère dans une norme sociétale. C’est aussi un bon différenciateur pour les PME et toutes les entreprises qui souhaitent se surpasser, en introduisant l’innovation et en se différenciant de leurs concurrents.

Plus globalement, l’évolution du travail oblige les entreprises à revoir leur approche technologique et leur vision de la communication. La flexibilité permise grâce aux nouvelles technologies fidélise leurs employés et leur permettent d’élargir leurs horizons en collaborant avec des profils beaucoup plus cosmopolites.


[2] On parle de crowdsourcing pour l’externalisation de tâches pour une entreprise par des travailleurs qui ne sont pas salariés de cette même entreprise

[3] Expression utilisée pour les entreprises qui exercent leur activité uniquement sur Internet.

Jims SOMERS

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