Amélioration continue. L’expression est devenue un leitmotiv dans la majorité des grandes entreprises, soucieuses d’optimisation. Cela ne date pas d’hier. L’adoption par les entreprises du « cycle de Deming » s’est développée ces cinquante dernières années et a contribué à la transformation des entreprises tous secteurs confondus. Mais de quoi s’agit-il au juste ?
Cette méthodologie, également connue sous le nom de cycle PDCA (Plan-Do-Check-Act), est tirée des travaux dans les années 1950 du statisticien américain William Edwards Deming. Le cycle de Deming repose sur quatre phases : Planifier (Plan), Faire (Do), Vérifier (Check), Agir (Act). Chacune de ces phases constitue une étape clé vers l’objectif ultime d’amélioration continue de la qualité.
- La première phase, Planifier, met l’accent sur l’identification du problème et l’élaboration de stratégies de solution. Le point de départ est une analyse précise des défis à relever. Une fois le problème bien défini, un plan d’action est élaboré pour le résoudre.
- La seconde phase, Faire, est une phase de mise en œuvre, durant laquelle le plan d’action est déployé à petite échelle pour évaluer son efficacité.
- La phase de Vérification invite ensuite les acteurs à évaluer les résultats du test. Les données recueillies sont analysées pour vérifier si les résultats correspondent aux attentes définies au départ.
- Enfin, la phase Agir clôt le cycle. Si le plan est efficace, il est intégré à plus grande échelle dans l’entreprise. Dans le cas contraire, une nouvelle itération du cycle est lancée.
En Pratique
Prenons l’exemple de Toyota qui applique le PDCA pour améliorer continuellement ses processus de fabrication. Si un défaut de qualité est identifié sur une chaîne de montage (Planifier), une solution est mise en œuvre à petite échelle (Faire). Les résultats de cette solution sont ensuite évalués (Vérifier), et si elle s’avère efficace, elle est déployée sur l’ensemble de la ligne de production (Agir). C’est une des facettes du fameux « Toyota Production System » qui a fait la réputation de la qualité de la marque.
Autre exemple, dans le secteur de la technologie : Google utilise le cycle de Deming pour améliorer en continu ses produits. À chaque nouvelle fonctionnalité de recherche proposée (Planifier), elle est testée en interne ou avec un groupe restreint d’utilisateurs (Faire). Les ingénieurs de Google examinent alors les données d’utilisation pour évaluer l’efficacité de la fonctionnalité (Vérifier) et décider si elle doit être déployée à l’ensemble des utilisateurs de Google (Agir).
Le cycle de Deming est parfois critiqué pour sa simplicité. Il peut être appliqué aveuglément sur des problèmes complexes. Le cycle met l’accent sur la collecte et l’analyse de données quantitatives, négligeant ainsi les aspects qualitatifs et contextuels importants pour la compréhension et la résolution du problème. Son application indiscriminée sans tenir compte des spécificités de l’organisation peut mener échecs. De même, certains critiques soutiennent que le cycle de Deming se concentre excessivement sur les améliorations incrémentielles à court terme, négligeant ainsi la vision et la stratégie à long terme.
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